Nos usages numériques explosent, et avec eux, une empreinte environnementale grandissante. Derrière nos écrans, des serveurs tournent 24h/24, des milliards de mails sont échangés et le streaming vidéo consomme des quantités astronomiques d’énergie. Face à ce constat, la sobriété numérique n’est plus une option, mais une nécessité. Comment l’adopter sans renoncer aux avantages du digital ?
🎧 Notre podcast sur la sobriété numérique
Dans notre dernier podcast, nous abordons l’impact environnemental des smartphones et partageons des conseils concrets pour un usage plus responsable. Yasmina et Nicolas, spécialistes du sujet, vous expliquent comment prolonger la durée de vie de vos équipements et adopter de meilleures pratiques.
Comprendre la sobriété numérique
La sobriété numérique consiste à limiter l’impact écologique du numérique en adoptant des pratiques plus responsables. Aujourd’hui, les usages numériques représentent environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025. Derrière nos écrans, ce sont des infrastructures énergivores : data centers, réseaux et terminaux (ordinateurs, smartphones, tablettes).
Un exemple marquant : les smartphones, qui sont devenus omniprésents dans nos vies privées et professionnelles. Depuis 2007 et le lancement du premier iPhone, le marché a explosé, atteignant un pic de 1,5 milliard de ventes en 2018. Mais depuis quelques années, on observe un ralentissement et un allongement de la durée de vie des appareils, notamment grâce à la prise de conscience environnementale et aux nouvelles réglementations (indice de réparabilité, baisse des subventions des opérateurs, etc.).
L’impact environnemental du numérique
Prenons l’exemple des smartphones : leur fabrication représente 70 % des émissions de CO₂ du numérique. En cause :
L’extraction des matières premières : les minerais rares nécessaires aux composants impliquent la destruction d’écosystèmes et une exploitation intensive des ressources naturelles.
Un processus de fabrication énergivore : la production mobilise des usines réparties dans le monde entier, nécessitant des quantités importantes d’énergie.
Un transport polluant : avant d’arriver entre nos mains, les smartphones voyagent sur plusieurs continents, générant une empreinte carbone considérable.
Et pourtant, 88 % des smartphones remplacés sont encore fonctionnels au moment de leur renouvellement !
Les bonnes pratiques pour un numérique plus durable
Adopter la sobriété numérique, c’est avant tout revoir nos usages. Voici quelques actions concrètes :
Limiter les emails inutiles : un email avec une pièce jointe lourde peut représenter jusqu’à 50g de CO₂.
Optimiser le stockage des données : trier régulièrement ses fichiers et privilégier le stockage local plutôt que le cloud.
Réduire la consommation de vidéos en ligne : le streaming vidéo représente à lui seul près de 60 % du trafic Internet mondial.
Allonger la durée de vie de ses équipements : réparer, recycler ou acheter reconditionné pour éviter le renouvellement trop fréquent. Un smartphone utilisé 4 ans au lieu de 2 réduit son impact écologique de 50 % !
Favoriser des outils et services éco-conçus : choisir des applications et sites web optimisés pour une consommation énergétique réduite.
Adopter de bonnes pratiques pour prolonger la durée de vie des appareils : protéger son smartphone avec une coque, éviter la surchauffe, gérer intelligemment la batterie, supprimer les fichiers inutiles…
Un engagement collectif nécessaire
Les entreprises ont également un rôle à jouer en adoptant des politiques IT plus responsables : choix de serveurs moins énergivores, sensibilisation des collaborateurs, optimisation des outils numériques…
Des initiatives comme l’indice de réparabilité ou les programmes de recyclage comme Ecosystem encouragent une approche plus durable du numérique. Aujourd’hui, seuls 5 % des smartphones en fin de vie sont recyclés, alors que des solutions existent pour leur donner une seconde vie.
En somme, la sobriété numérique est l’affaire de tous. Changer nos habitudes aujourd’hui, c’est préserver les ressources de demain. Et si on s’y mettait ensemble ?
