Le numérique a aujourd’hui un impact environnemental indéniable, représentant 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Cette prise de conscience a fait émerger le concept de « sobriété numérique », démarche dans laquelle de plus en plus d’entreprises s’engagent.
Comprendre la sobriété numérique : définition et enjeux
💻 Qu'est-ce que la sobriété numérique ?
La sobriété numérique, une démarche cruciale dans l’écologie numérique, vise à la réduction de la consommation numérique pour minimiser l’empreinte carbone numérique. Cette démarche, qui s’inscrit dans une logique d’écoresponsabilité numérique, implique une utilisation plus consciente et optimisée des technologies numériques, afin de réduire leur impact environnemental. Elle vise à minimiser la consommation d’énergie et de ressources, tout en maximisant l’efficacité des équipements électroniques.
L’objectif est de promouvoir une économie d’énergie numérique, en évitant le gaspillage et en favorisant l’utilisation de technologies vertes. La sobriété numérique est un enjeu majeur de notre époque. Elle nécessite une prise de conscience collective et une action concertée, afin de transformer nos habitudes et de construire une société numérique plus responsable et durable. L’enjeu est de taille : il s’agit de concilier progrès technologique et préservation de l’environnement.
🤔 Pourquoi tendre vers la sobriété numérique ?
La sobriété numérique est essentielle pour plusieurs raisons. Elle permet de réduire l’empreinte carbone numérique, en minimisant la consommation d’énergie et de ressources des technologies numériques. Elle contribue ainsi à l’écologie numérique, en limitant l’impact environnemental de nos activités numériques.
Elle contribue ainsi à la création d’une société numérique plus durable et équitable. Enfin, la sobriété numérique a des bénéfices économiques. En favorisant l’économie d’énergie numérique et la réduction de la consommation numérique, elle peut aider les entreprises à réduire leurs coûts et à améliorer leur efficacité. De plus, en promouvant l’écoresponsabilité numérique, elle peut contribuer à améliorer l’image de marque des entreprises et à les différencier de leurs concurrents.
L'impact carbone du numérique : un constat sans appel
L’empreinte carbone numérique, souvent sous-estimée, est devenue un sujet majeur d’inquiétude. Selon un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), le secteur numérique représente 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l’aviation civile. Cela souligne l’urgence d’une transition vers la sobriété numérique.
Empreinte environnementale du numérique en France
Source : ADEME, « Numérique : quel impact environnemental ? », Avril 2022
L’empreinte carbone numérique est principalement due à deux facteurs : la consommation d’énergie et la production de déchets électroniques. Les data centers, la fabrication et l’utilisation des équipements électroniques consomment une quantité considérable d’énergie. Par ailleurs, la fin de vie de ces équipements génère une quantité importante de déchets électroniques. Il est donc crucial d’adopter une approche d’écologie numérique pour minimiser cet impact.
L’augmentation constante de l’impact carbone du numérique est également préoccupante. Avec l’essor des technologies et la consommation croissante de données, la demande en énergie et la production de déchets électroniques sont susceptibles d’augmenter de manière exponentielle. Cela représente un défi majeur qui nécessite une action collective et une prise de conscience de la part de tous les acteurs du numérique.
💡 La consommation énergétique
Les data centers, qui hébergent les données et les services numériques, sont de grands consommateurs d’énergie pour leur fonctionnement et leur refroidissement. Toujours selon l’ADEME, ils représentent 2% de la consommation mondiale d’électricité.
La fabrication des équipements électroniques est également très énergivore. Par exemple, la production d’un smartphone consomme autant d’énergie que son utilisation pendant toute sa durée de vie. De plus, la durée de vie de ces équipements est souvent très courte, ce qui entraîne une consommation d’énergie constante pour leur remplacement.
L’utilisation des équipements électroniques consomme également une grande quantité d’énergie. Le streaming vidéo, par exemple, est particulièrement énergivore. Selon le rapport « Clicking Clean » de Greenpeace de 2017, le visionnage de vidéos en streaming serait responsable de 1% des émissions mondiales de CO2. Et la consommation de contenus en streaming ne cesse de croître depuis !
🚮 La production de déchets électroniques
La production de déchets électroniques est un autre aspect de l’impact environnemental du numérique. Selon le rapport « Global E-waste Monitor » de l’ONU, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générées en 2019, soit une augmentation de 21% en seulement 5 ans. Ces déchets, souvent difficiles à recycler, contiennent des substances toxiques qui peuvent contaminer l’environnement et poser des risques pour la santé humaine.
De plus, une grande partie de ces déchets n’est pas correctement traitée. Selon l’ONU, seuls 17,4% des déchets électroniques générés en 2019 ont été collectés et recyclés. La durée de vie courte des équipements électroniques contribue également à la production de déchets. L’obsolescence programmée et le renouvellement rapide des équipements entraînent une production constante de déchets. Cela souligne l’importance de la frugalité numérique, qui vise à prolonger la durée de vie des équipements et à favoriser leur recyclage pour minimiser la production de déchets électroniques.
💎 L'utilisation de matières premières rares
L’industrie des technologies utilise une multitude de matières premières rares dans la fabrication des équipements électroniques. Le tantale, le cobalt, l’or, l’argent, le palladium, sont autant de ressources précieuses, dont l’extraction et l’exploitation ont un impact significatif sur notre environnement.
Cette réalité souligne l’importance de la réduction de la consommation numérique, pour limiter notre dépendance à ces matières premières rares. La surexploitation de ces ressources, liée à la demande croissante pour les équipements électroniques, a des conséquences dramatiques pour les populations locales et pour l’environnement. Il est donc essentiel d’adopter une démarche d’écoresponsabilité numérique, pour minimiser notre empreinte carbone numérique et promouvoir une utilisation plus durable et plus éthique des ressources.
La fin de vie des équipements électroniques pose également un problème majeur. Le recyclage insuffisant de ces appareils représente un gâchis considérable de matières premières rares. C’est pourquoi la frugalité numérique, qui vise à prolonger la durée de vie des appareils et à favoriser leur recyclage, est une démarche essentielle pour une économie d’énergie numérique.
La sobriété numérique dans le cadre de l'entreprise
📏 Mesurer son impact pour mieux définir sa stratégie
Pour une réduction de la consommation numérique efficace, la première étape est de mesurer l’impact environnemental de ses activités numériques. Les outils d’analyse et de suivi sont essentiels pour quantifier l’empreinte carbone numérique des technologies de l’information et de la communication. Ces données permettent d’identifier les domaines nécessitant une intervention et de définir des objectifs de réduction, contribuant ainsi à l’écologie numérique.
Il est également important d’évaluer l’impact du cycle de vie des équipements électroniques, de la production à l’élimination. Cela comprend l’extraction des matières premières, la fabrication, l’utilisation et le recyclage. L’évaluation de l’impact de vos usages, des données stockées et transférées sur les serveurs, ainsi que celui des recherches sur internet, est également essentielle pour mesurer l’empreinte carbone numérique.
💡 Quelques idées d'action concrètes à mettre en place
Enfin, une approche de sobriété numérique implique évidemment une réflexion sur les usages. Il s’agit ici de privilégier les solutions qui répondent réellement aux besoins, sans superflu. Quelques pistes d’actions & de réflexion pour vous lancer dans cette démarche :
1. Côté équipement
- Opter pour la réparation plutôt que le remplacement
- En cas d’achat, se tourner vers le reconditionné
- Prêter attention à l’indice de réparabilité
- Limiter les nombreux périphériques externes
- Mutualiser les équipements
- Privilégier les labels EPEAT ou TCO
- Mettre en place une politique de recyclage avec des acteurs spécialisés
2. Côté usages
- Optimiser son site web
- Réduire le streaming vidéo
- Utiliser ses emails de façon plus rationnelle
- Diminuer les impressions
- Mettre en place un système de gestion de l’énergie
👩💻 Engager ses équipes dans la démarche
Nous l’avons vu, la mise en œuvre de la sobriété numérique en entreprise commence avant tout par une prise de conscience des enjeux de l’écologie numérique. Mais il est également important de transmettre cette prise de conscience à vos collaborateurs, afin de les impliquer eux aussi dans cette démarche. La mise en place de vos actions n’en sera que facilitée, et, qui sait, vos collaborateurs seront peut-être moteurs de cet engagement, en vous proposant eux aussi de nouvelles pistes pour améliorer votre impact numérique !
